Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/48

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Le prince est au pied du pic Terrible : son front a repris sa tranquille assurance et son imposante sévérité. Politique habile, il sait se commander à lui-même ; et du vernis de l’audace il a recouvert l’anxiété secrète qui le dévore. Plusieurs chefs des factieux l’attendent : mais, ainsi que leurs messagers à l’abbaye l’avaient prévu, les montagnards armés que Palzo devait passer en revue sur ces bords écartés, ont refusé de se rendre au pic Terrible. Les superstitieux habitans de la contrée, dans les champs du carnage s’élanceraient avec intrépidité à la mort la plus certaine, et n’oseraient approcher du pic au sommet duquel apparaît le fantôme sanglant ; leur bravoure indomptée ne s’étonne d’aucun danger réel, et s’évanouit devant toute apparence surnaturelle.

Le mécontentement du prince est extrême : tout retard est funeste ; il ca-