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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/81

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vainqueurs : tous implorent la mort ; tous attendent qu’un abîme s’entr’ouvre pour les engloutir. Les soldats d’Ecbert n’ont plus d’ennemis à combattre.

Le prince de Palzo regarde le fantôme. Colosse gigantesque, il est revêtu d’une robe écarlate, et le sang paraît couler de son épaisse chevelure. Au milieu de la vapeur sulfureuse qui l’entoure, l’arc du prince des ténèbres, comme un noir serpent, s’élève en ses mains enflammées, et le javelot de la mort va partir. L’œil étincelant du spectre roulant çà et là dans son orbite, paraît devoir consumer les objets qu’il voudra fixer. Son regard semble l’éclair d’une explosion ; sa voix, le son fatal du jour des derniers jugemens. La nature épouvantée a fait silence. Le mugissement de la forêt a cessé. L’air frissonne sourdement. Qui commande ?… est-ce le ciel ? est-ce l’enfer ?

Le comte de Norindall résiste encore