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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/80

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épouvantable détonation. Sur le rocher s’élève une flamme éclatante. La forêt entière est éclairée par des feux rouges et brûlans qu’enveloppe une épaisse fumée : la terre tremble. Un noir tourbillon monte en colonne tortueuse vers les cieux. Une odeur pestiférée s’exhale de ce nuage infernal, d’où sort une voix menaçante et surnaturelle. La nuée s’entr’ouvre… et comme en un char enflammé, comme du milieu d’un météore, apparaît le fantôme sanglant.

Parmi les montagnards quels cris se font entendre !….. L’alarme est à son comble. Leurs cheveux se dressent sur leurs fronts. Saisis d’épouvante et d’horreur, les uns demeurent pétrifiés et sans mouvement, comme les soldats de Phinée devant la tête de la Gorgone ; d’autres ont fui vers la forêt, et courent au fond des antres ténébreux cacher leurs visages effarés ; la plupart tombant agenouillés, se laissent enchaîner par les