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Page:Arlincourt - Le solitaire tome 2.djvu/98

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las ! combien est terrible l’approche du moment qui doit décider de la vie entière !

Enfin le roi des astres enfoncé sous l’horizon dore de ses feux expirans les rochers de l’Helvétie. — « Sont-ce là pour moi les derniers rayons du bonheur !… dit l’orpheline ; » et son œil cherche le Solitaire.

Il paraît : son visage est pâle et décomposé : son regard est sinistre et sauvage. Un noir manteau l’enveloppe. « Suivez-moi, dit-il d’un ton brusque et farouche : » et rapidement il descend la montagne.

Il est sorti de la forêt ; il a franchi le torrent ; et vers la plaine de Morat il a dirigé son effrayante course, semblable au premier meurtrier, fuyant de la terre d’Abel, par la réprobation poursuivi.

Chassé par l’ombre nocturne, le jour disparait. Un épais brouillard élevé des vallons couvrait les montagnes et voi-