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Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/145

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vint les surprendre et les obligea à abandonner précipitamment la position en laissant sur le terrain une mitrailleuse et deux canons. Ils repassèrent la Givonne, laissant les turcos dans le village, où ils se maintinrent courageusement, mais qu’ils furent aussi forcés d’évacuer.

Vers ce moment la villa Beurmann tombait enfin aux mains de l’ennemi ; Givonne et Balan étaient enlevés.

L’artillerie de la garde, celle des Saxons, profitaient de ces avantages pour avancer et prendre position à l’aile droite de l’armée prussienne. À l’aile gauche, les ennemis occupaient Saint-Menges et Floing, où deux compagnies prussiennes, qui s’étaient logées dans quelques maisons abandonnées à l’extrémité du village, tinrent pendant deux heures contre les attaques les plus vives de tout un corps d’armée. Les batteries des 11e et 5e corps prussiens, ces dernières comprenant 84 pièces, se déployèrent contre Floing jusqu’à la forêt des Ardennes, réunissant leur feu à celui des batteries de la garde.

Champ de bataille de Sedan

À 1 heure les Allemands avaient 126 pièces en position et couvraient de leurs projectiles tout le plateau occupé par l’armée française.

Nos canons sont démontés, leurs affûts mis en pièces, les servants tués ; les caissons sautent, les chevaux affolés portent le désordre dans les rangs de l’infanterie. Les soldats voient avec terreur les obus tomber dans leurs rangs, devant eux, derrière eux, partout. Partout ils voient la mort. Les têtes se perdent ; la débandade commence, les fuyards se dirigent, les uns vers la forêt des Ardennes, les autres, la majeure partie, vers Sedan, où ils espèrent en vain trouver un abri derrière ses murailles ; ils encombrent les abords de la place. Mais les obus les y poursuivent,