Page:Armagnac - Quinze Jours de campagne, 1889.djvu/188

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dut recourir au bombardement, qui dura 73 jours. Malgré la fièvre typhoïde et la petite vérole qui décimaient les défenseurs, malgré un bombardement terrible qui fit de la ville un monceau de ruines, on ne put triompher de la résistance des Français. Ce ne fut que le 17 février, sur un ordre précis du gouvernement de la Défense nationale, que le colonel Denfert se décida à évacuer Belfort. Il sortit fièrement avec ses armes, ses bagages, ses drapeaux et le droit de combattre si la guerre continuait.

Église de Belfort après le bombardement

Le siège avait duré 103 jours, et plus de 500 000 projectiles avaient été lancés sur la ville !

L’armée de Bourbaki, que les Prussiens croyaient devoir se porter sur Paris ou aller au secours de l’armée de l’Ouest, reçut tout à coup une destination nouvelle.

Le 15e corps resta entre Vierzon et Bourges pour protéger Bourges et son arsenal ; le reste, 70 000 hommes environ, fut dirigé sur Dijon pour y rallier les corps de Garibaldi et de Cremer, marcher au secours de Belfort et pousser, si l’on réussissait, une pointe dans le duché de Bade.

Pour cette opération il aurait fallu des troupes solides, rompues à la fatigue, et l’on n’avait que des recrues. Le mouvement, qui aurait dû s’exécuter avec une très grande célérité, s’effectua au contraire avec une extrême lenteur. Werder, prévenu, évacua Dijon et rassembla toutes les troupes disponibles à Vesoul. Le 9 janvier, Bourbaki rencontra l’ennemi à Villersexel. Après un combat de dix heures, Werder se mit en retraite et se dirigea sur Belfort. Il fortifia les hauteurs d’Héricourt et se décida à livrer une bataille défensive.

Le 15, le 16 et le 17, l’armée de Bourbaki attaqua