Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/166

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— Tes yeux sont des vers luisants, ta bouche est une goyave, tes bras sont des gazelles, tes seins sont des fez à pompons rouges, ton ventre est une barque sur la mer, tes cuisses sont des minarets…

Et mille autres folies, que son mar- chand ne lui avait jamais dites. Les mots — surtout insensés — sont les pièges où se prennent les femmes…

Or, il advint qu’un jour, le mar- chand revint comme ils pratiquaient l’adultère. La femme fait mettre son sigisbée en un coffre où, d’ordinaire, on serrait les fruits. Le marchand entre, salue sa compagne, explique que l’état de la mer l’a contraint au retour, et ajoute :

— Par Mahomet ! j’ai grand faim ! je vais manger une banane…

Et il s’en va droit au coffre. La femme, sachant bien quelle banane il va trouver, et tout ce qui s’ensuivra, lui dit amoureusement :

— Ne préfères-tu pas une figue ?