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Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/67

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font fi de vin d’Anjou ! Si c’est saumur, je l’égoutte !

Et il en boit une goulée. Mais sentant sel et vinaigre, poivre, girofle et piment, il la recrache tout de go, en criant :

— Par mes boyaux ! je suis pris ! c’est saumure ! oui, c’est saumure : mais saumure pour les poissons !

— Égoutte ! Égoutte ! font les deux, qui se tiennent la boudine.

Voilà nos trois compères qui reprennent leur chemin. Ils ont pépie et langue sortie d’une demi-aune. Leurs propos sont propos salés :

— J’ai la gargamelle comme salière ! — Moi salive comme salin ! — Moi langue comme salignon ! — Bah ! bah ! le sel conserve ! Sale-t-on pas les cochons ? — Et si nous rencontrons garcette qui nous demande un baiser ? — Je lui donnerai conserves de baisers ! — Je lui donnerai les condiments : sel, vinaigre, piment et oignons, elle fournira le saladier ! — Je