Page:Arnac - Le Brelan de joie.djvu/72

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sous son bonnet tuyauté, elle pique les pommes dans la pâte. C’est elle-même une pomme d’api, vermeille et ratatinée. À la vue de son neveu, elle s’exclame :

— Ha ! voilà ce mâche-bran !

Et de lui prendre, en ses mains, la tête, pour la baiser à la pincette, et lui mettre pâte aux joues.

— Ma tante, dit Vrille, nous avons…

— Et ta femme ? lui dit-elle.

— Elle vient ! dit Vrille, nous voulons…

— Et tes enfants ? lui dit-elle.

— Ils suivent ! dit Vrille, nous serions…

— Et ton état ? lui dit-elle.

Alors, Vrille n’y tenant plus :

— À boire, ma tante… Nous crevons !

La vieille prend le temps de rire, puis frappe dans ses mains ridées… Une servante, puis deux, puis trois, accourent, avec des pichets. Elles