Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/14

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C’est pour mes frères de douleur,
Pour ceux qui pleurent en silence,
Mais dont la main porte la fleur
De la royale indifférence ;


Pour tous ceux qui font de la mort
La suprême libératrice,
Regardant en face le sort,
Qui n’a plus pour eux un supplice.


C’est pour ceux qui fuient le plaisir
Qu’on obtient et que l’on oublie,
Mais dont l’être saurait souffrir
Pour l’amour jusqu’à la folie.


Ceux-là seuls connaissent le prix
Du flamboiement d’espoir superbe
Qui s’élance d’un cœur épris,
Comme une lumineuse gerbe.