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SI TU M’AVAIS AIMÉE

Mais ce cri ne sera plus une plainte vaine,
Car je ne veux poser que ma tendre douceur
Sur ton être, arraché par la vie inhumaine
A celle qui t’aimait avec tant de ferveur.

Puisque je n’ai pas su te dire ma tendresse,
Il faut que d’autres mains, pleines de beaux espoirs,
T’offrent les fruits dorés que le soleil caresse
Et le vin généreux qui jaillit des pressoirs.

Il faut qu’à ton foyer de doux visages viennent
Et que montent vers toi des regards lumineux ;
Il faut que tous les biens d’ici-bas t’appartiennent,
Car j’ai donné ma part pour que tu sois heureux.

Je n’ai voulu que ton bonheur. ..Toute mon âme
Te désirait... Tu n’as pas su la conquérir !
Loin de toi j’ai gravi mon calvaire de femme,
Et j’ai dû vivre, alors que je voulais mourir.