Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/27

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Je voudrais être pauvre, obscure, géniale,
Avoir souffert, mais d’un cœur ferme avoir lutté ;
Alors, si tu cherchais mon âme, ton égale,
C’est toi que j’aimerais, et pour l’éternité.

Tes bras forts deviendraient mon rempart, mon asile,
Mon abri quand la nuit tombe sur les chemins ;
Et je ne craindrais plus de sentir trop fragile
Ma main douce, nouée à tes puissantes mains.

Et je t’adorerais, non pour la courte ivresse
De ton haleine chaude effleurant mes cheveux,
Non pour la volupté de la longue caresse
Que posent sur mes yeux tes yeux brûlants d’aveux.

Ce que j’attends de toi, doux maître de mon âme,
C’est ton amour fidèle en échange du mien,
C’est ta pensée, avec tout l’éclat de sa flamme,
C’est ton être, enchaîné par un chaste lien.