Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/26

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Parce que j’ai souri de trop de vains hommages,
Vous dites que, d’amour, je n’aimerai jamais ;
Vous pensez que nul trait n’atteindra désormais
Le front qui resta fier au-dessus des orages.

Ah ! laissez-moi briser cet implacable sceau
Qu’une juste pudeur a posé sur ma bouche ;
Et laissez jaillir nue, indomptable, farouche,
La vérité dont le silence est le tombeau.

Ce que j’ai repoussé dans mon orgueil de femme,
C’est de vous voir m’aimer pour l’or de mes cheveux,
La fraîcheur de mes bras, la douceur de mes yeux,
Et sans vous demander jamais : A-t-elle une âme ?

Si c’est là seulement qu’est tout votre plaisir,
Ce soir, demain, toujours, la jeunesse éternelle
Conduira près de vous une vierge si belle
Qu’oublieux du passé, vous devrez la choisir !

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