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LES ARBRES DE LA CÔTE



Pour avoir trop subi la puissante caresse
Du rude vent de mer qui les tord et les blesse,
Les arbres de la côte ont penché vers le nord
Leur corps noueux, ployé par ce baiser qui mord.

Ils paraissent fléchir sous la trop lourde ivresse
De l’étreinte d’amour qui les prend, et les laisse
Dépouillés et meurtris ; mais, après cet effort,
La sève afflue au cœur du tronc robuste et fort.