Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/44

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Je vous aime ! Un plaisir merveilleux me soulève !
Le charme d’un regard vient d’emporter mon rêve.
Comme l’oiseau qui monte, enivré, dans l’azur !
Je vous aime ! Mon âme agrandie est meilleure,
Et mes yeux sont remplis de la beauté de l’heure,
Et ma lèvre est plus chaude, et mon souffle est plus pur


Je vous aime ! Et je vois la lumière plus blonde.
Je vous aime ! La joie éparse dans le monde
Ne vaut pas la douceur de mon grave tourment !
Je vous aime ! Et jamais la plus belle harmonie
N’égalera ce cri de l’extase infinie
Qui verse sur mes jours son tendre enchantement.


Je vous aime ! Ce mot est mon unique étude ;
C’est l’orgueil de ma chaste et noble solitude ;
Nul ne pourra jamais me dérober ce bien ;
Et je ne dirai plus que ma vie est perdue :
Ma ferme volonté, vous me l’avez rendue ;
Vous m’attachez à vous par ce puissant lien.