Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/55

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Ne luttons plus ! Nos mains sont lasses
De se tendre vers d’autres mains,
Et nos pieds nus portent les traces
Des meurtrissures des chemins.

Ne pleurons plus, car trop de larmes
Ont rempli la coupe des mers,
Et, pour que les pleurs aient des charmes,
Il faut que nos maux nous soient chers.

Et surtout n’aimons plus ! Nos lèvres,
Pures, faites pour le baiser,
Connaîtraient l’âpre goût des fièvres,
Et nos cœurs pourraient se briser.