Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/62

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T’appartenir ! Comment t’appartiendrait un être
Dont la fragilité ne connaît d’autre maître
Que le désir de vivre et de s’épanouir
Au soleil d’or des jours dont il lui faut jouir !

Tant qu’elle n’attendra de toi que tes largesses,
Ton adoration flatteuse, tes caresses,
Elle n’aimera pas, car il faut pour aimer
Un cœur où la tendresse ait pu tout consumer.

Aimer un être, c’est tout entier le comprendre ;
C’est se vouer à lui sans jamais se reprendre,
Pour qu’il nous trouve là, le jour, le soir, la nuit,
Quand l’espoir ou le deuil dans nos bras le conduit.

Aimer un être, c’est lui donner à toute heure
Un grand cœur lumineux pour vivante demeure ;
C’est recevoir de lui toute la volupté
Que l’univers contient en son immensité.