Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/63

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Aimer un être, c’est vouloir pour lui la joie
D’un destin merveilleux tissé d’or et de soi ;
C’est chérir tout de lui, ses haines, ses amours,
Sa vertu rayonnante et l’ombre de ses jours.

Aimer un être, c’est partager sa pensée
Et les rudes tourments de son âme blessée ;
Puis, subir avec lui l’âpre rigueur du sort,
Et, s’il le faut, le suivre au-delà de la mort.

Cet amour ne naît pas dans une âme d’esclave ;
Il ne s’épanouit qu’aux mains libres d’entrave ;
Il faut, pour en goûter l’enivrante douceur,
Être deux et n’avoir ensemble qu’un seul cœur.

Ah ! pour t’aimer, crois-le, il te faut une égale !
Celle en qui tu ne voulais voir qu’une rivale
Est ta compagne élue, et tu ne connaîtras
Tout le bonheur humain qu’en vivant dans ses bras.

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