Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/73

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Je garde dans mes doigts les fleurs pures du rêve ;
Et, les sublimes voix d’un invisible chœur,
Montant comme les flots que la lune soulève,
Emportent dans leurs chants les soucis de mon cœur.

Restons dans le silence et dans l’ombre que j’aime…
Les voiles bleus du soir enveloppent mes murs ;
Auprès du foyer clair, goûtons la paix suprême
D’oublier les chemins suivis, âpres et durs.

Ici je sens mon âme attendrie et meilleure.
La vie est douce, elle a compris que je l’aimais !
Je voudrais prolonger le charme de cette heure,
Et, lorsqu’il cessera, ne l’oublier jamais.

Je le retrouverai dans les plus humbles choses,
Dans les lueurs du feu qui rougissent le grès,
Dans l’odeur familière et discrète des roses,
Dans la flamme du jour qui s’éteint par degrés.