Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/72

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Ma demeure tranquille est un logis de reine
Où flotte le parfum des menthes de velours ;
Et je viens de goûter la volupté sereine
De voir à chaque objet de lumineux contours.

Le chaud rayon qui glisse à travers ma fenêtre
Se pose sur mon front comme un chaste baiser ;
La douceur d’être seule et triste me pénètre ;
La Sagesse aux yeux clairs est là pour m’apaiser.
 
Je ne me souviens plus de mes larmes dernières ;
Je n’ai plus de désirs, je n’ai plus de douleurs ;
Sur ma lèvre a coulé le baume des prières,
Mes mains ont dénoué le lourd collier des pleurs.

Je t’aime et te salue, ô calme solitude,
Où je vais retrouver mon frais sommeil d’enfant,
Où je verrai le temps fuir, sans inquiétude,
Car ma chère maison m’abrite et me défend.