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L’OMBRE



J’avais dit : J’entrerai seule dans la maison,
Droite, les yeux tournés vers la lumière blanche,
Les doigts pieusement refermés sur la branche
Du lys pur qui s’élance à travers le buisson.

Et j’ai cueilli la fleur d’ivoire, transparente,
Pâle comme ma joue et trop lourde des pleurs
Que versent dans la nuit le ciel et les douleurs ;
Et j’ai franchi le seuil, grave, pensive et lente.