Page:Arnal - La Maison de granit, Plon-Nourrit.djvu/76

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Quoi ! c’est bien la maison de granit dont les murs
M’ont coûté tant de peine et tant d’austère étude !
Comme une tombe étroite, en mon inquiétude,
Je la voyais déserte, avec ses coins obscurs !

J’ai regardé longtemps la retraite sacrée
Où je viens abriter mon cœur silencieux ;
Ma fenêtre encadrait le parterre des cieux,
Où la rose du soir s’ouvrait, chaste et pourprée.

Et la pure clarté descendait sur mon cœur,
Encor tout palpitant des passions humaines ;
Et j’ai tout oublié, les amours et les haines :
Je n’ai su que la paix des vierges du Seigneur.

Ô paix bénie, ô paix bienfaisante et divine,
J’ai senti ton baiser s’appuyer sur mes yeux !
Tes mains ont soulevé le poids mystérieux
Qui depuis tant de jours oppressait ma poitrine.