Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 1.djvu/25

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» Cesse, ô grand voyageur ! de regretter la terre.
» De ton brillant génie admirateur sincère,
» Le Pinde, répétant ton refrain solennel,
» Te dit : « Consolez-vous, vous êtes immortel[1] ».

H. de Valori.


APOLLON ET LA MUSE.


De ta lyre d’où vient que les cordes plaintives
Ne rendent plus que des sons douloureux ?
Du Permesse étonné n’attriste point les rives,
Et redis des chants amoureux.
— J’étais la Muse de Delille ;
Sa perte a réveillé mes anciennes douleurs :
En lui payant le tribut de mes pleurs,
Je crois pleurer encore et Milton et Virgile.

Edmond de G***.




DISCOURS


Prononcé aux Obsèques de M. Delille ; par M. Delambre, Professeur d’Astronomie au collège de France, Secrétaire perpétuel de l’Institut pour les Sciences Mathématiques, Trésorier de l’Université impériale.


« Messieurs,

» Vous avez entendu avec attendrissement l’hommage qui vient d’être rendu au poëte émule de Virgile et de Milton, au chantre des Jardins, du Malheur, de l’Imagination et de la Nature. Il appartenait à la voix éloquente qui gémissait naguère sur les « places qu’une triste absence laissait inoccupées » à l’Académie française, d’exprimer ici les regrets

  1. C’est ainsi que se termine la dernière strophe du dithyrambe de M. Delille sur l’immortalité de l’ame.