Page:Arnaud - Recueil de tombeaux des quatre cimetières de Paris, 2.djvu/58

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laires. Dans un rapport, plein de sagesse et de patriotisme, Kellermann blâma hautement ces officiers ; ils ne pouvaient avoir raison, ceux qui avaient mérité le blâme de Kellermann, regardé comme le premier ami de l’ordre et le plus sévère observateur de la discipline.

En 1791, le général de l’armée de la Sarre était à Landau ; les habitans de cette ville pénétrés de reconnaissance pour ses services publics et ses procédés particuliers envers la ville, lui offrirent une couronne civique. C’était l’époque où une feuille de chêne était mise au-dessus des couronnes d’or. Kellermann, en acceptant cette récompense décernée par le patriotisme, dit avec modestie : « Je n’ai fait que mon devoir en servant la chose publique. »

Le roi de Prusse et ses bataillons ayant pénétré dans les plaines de Champagne, en 1792, Dumouriez, resserré par les Prussiens et les Autrichiens réunis, se trouvait dans la position la plus critique. Kellermann, avec vingt-deux-mille hommes, arrive rapidement à son secours, soutient le choc, et le 19 septembre, il prend position à la gauche de Dumouriez.

Le 20 septembre, les Prussiens continuaient à s’avancer en bon ordre : notre armée, composée de troupes de lignes et de quelques bataillons de nouvelle levée, les attendait de pied ferme. Le général Kellermann voyant cette bonne contenance, met son chapeau sur la pointe de son sabre, et l’élevant en l’air, s’écrie : vive la Nation ! aussitôt ce cri se répète dans tous les rangs, avec le plus vif enthousiasme, tous les chapeaux sont agités en l’air sur la pointe des bayonnettes et des sabres. Ces cris unanimes, ce spectacle inattendu, frappent l’ennemi dont les colonnes étonnées s’arrêtent. La victoire est à nous mes enfans ! s’écrie de nouveau le général Kellermann, et à l’instant