Page:Arnauld et Nicole - Logique de Port-Royal, Belin, 1878.djvu/218

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figure ; parce que, dans l’une et dans l’autre, l’attribut de la conclusion est aussi attribut dans la majeure.

Règle II. L’on n’y peut conclure que particulièrement.

Car, la mineure étant toujours affirmative, le petit terme qui est attribut est particulier : donc, il ne peut être universel dans la conclusion où il est sujet, parce que ce serait conclure le général du particulier, contre la deuxième règle générale.

Démonstration.

Qu’il ne peut y avoir que six modes dans la troisième figure.

Des dix modes concluants, A, E, E et A, O, O, sont exclus par la première règle de cette figure, qui est que la mineure ne peut être négative.

A, A, A et E, A, E, sont exclus par la deuxième règle, qui est que la conclusion n’y peut être générale.

Il ne reste donc que ces six modes :

Espace 3 affirmatifs.
A, A, I.
A, I, I.
I, A, I.
Espace 3 négatifs.
E, A, O.
E, I, O.
O, A, O.

Ce qu’il fallait démontrer.

C’est ce qu’on a réduit à ces six mots artificiels, quoique dans un autre ordre :

Da- La divisibilité de la matière à l’infini est incompréhensible ;
ra- La divisibilité de la matière à l’infini est très-certaine :
pti. Il y a donc des choses très-certaines qui sont incompréhensibles.
Fe- Nul homme ne peut se quitter soi-même.
la- Tout homme est ennemi de soi-même ;
pton. Il y a donc des ennemis que l’on ne saurait quitter.
Di- Il y a des méchants qui font les plus grandes fortunes ;
sa- Tous les méchants sont misérables :
mis. Il y a donc des misérables dans les plus grandes fortunes.