Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/105

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m’en coûter, en vous disant combien mon cœur est pénétré de la bonté avec laquelle vous m’acceptez. Je vous remercie de tous les soins que vous prenez pour moi, il m’est doux de vous en savoir quelquefois occupé. J’aime à vous les donner, autant que vous pouvez aimer à les remplir.

« La première fois qu’on ira chez vous, je vous enverrai encore d’autres livres. Joignez aux œuvres de Bernardin de Saint-Pierre le Discours de Platon, Julie m’apportera tout cela. »

Mais cette amitié qu’elle ressentait pour son conseiller d’affaires et sur laquelle elle s’étendait si subtilement, dans l’intention de la lui faire partager, ne calmait pas les soucis de tout ordre dont elle était envahie. Aussi, lui écrivait-elle un jour, dans l’abandon d’une heure de découragement :

« La sérénité du bonheur m’avait donné une égalité charmante dans le caractère, mon cœur débordait de plaisir et répandait autour de moi les doux sentiments dont il était agité. L’ordre était partout alors et la paix me semblait régner dans l’univers, ainsi que dans mon âme. À présent tout est changé, j’ai des accès de tris-