Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tesse noire, je suis naturellement inquiète, mes regards ont beau se fixer autour de moi, ils ne trouvent rien digne de les fixer. Le monde dans sa vaste étendue ne me paraît qu’une solitude stérile, les plus vifs plaisirs ne me paraissent que des jouets d’enfants ; il me semble que je suis sur une terre étrangère où rien ne me convient… je ne puis exprimer l’espèce de malaise qui me poursuit, mon bon ami, je voudrais bien finir d’exister ; non, il n’est point d’instant dans la journée où je ne reçusse la mort avec volupté… Ne cherchez pas à changer mes idées, l’amitié même est insuffisante sur ce point ; elle peut partager mes peines, mais non m’en consoler. Laissons cela. »

La peine la plus vive de Mme Cottin à ce moment était la nécessité de vendre Champlan, imposée par la liquidation de sa fortune, bien qu’elle eût un peu l’espoir de racheter la maison si l’on morcelait la propriété. Il lui fallait donc chercher un autre abri pour l’hiver suivant. Elle pensait retourner à Paris où la maison de la rue Saint-Georges était également à vendre. D’ailleurs, le gouvernement en avait disposé et on sait qu’en ce cas les hommes