Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/113

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plaire. Ce même soir, quand vous nous eûtes quittées, je m’occupai de vous avec mon amie, et ce fut alors que se forma cette excellente opinion que nous prîmes de vous ; l’attachement le plus vrai la suivit.

« Tous deux se sont augmentés depuis par la liaison que j’ai entretenue avec vous ; j’en suis revenue à vous regarder, après ma Julie, comme le meilleur ami qui me reste. Dites, ai-je tort de croire que vous n’altérerez jamais le plaisir que je sens à vous nommer ainsi ? Ai-je tort d’imaginer que votre cœur, toujours plein d’amour pour celle que vous avez perdue, n’éprouvera jamais pour votre amie qu’un sentiment aussi pur que ce ciel auquel elle aspire. Assurez-moi que je peux me livrer avec sécurité à tout de ce que vous m’inspirez d’intérêt ; dites un mot, et je vous croirai.

« Ce n’est pas de votre sincérité que je doute, comment en douterais-je ? Je n’estimerais pas celui qui pourrait me tromper ou qui voudrait seulement pallier la vérité, et alors, soit tête-à-tête avec moi, soit en tiers avec mon amie, livrez-vous à la confiance, exprimez sans réserve