Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/114

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vos pensées, j’y répondrai avec le même abandon. Ne craignez ni d’en trop dire, ni d’en trop demander, l’amitié n’est jamais indiscrète ; c’est à l’absence de la gêne que je connaîtrai que nous sommes ensemble comme il faut être.

« Je serai la première à vous parler du sujet de ma lettre, Julie qui la connaît ne doit pas vous gêner. Ha ! si vous étiez moins à votre aise quand mon amie est avec moi… Tenez, je vous avoue que j’en ai eu l’idée, votre air me l’a fait croire et elle l’a pensé aussi. Combien vous auriez de tort envers moi si cela était vrai ; ma Julie est la meilleure partie de moi-même, elle est plus que mon amie, elle était celle de celui que j’ai aimé. Ce souvenir ajoute chaque jour à ma tendresse pour elle ; comme j’aime à me confondre avec elle, il me serait doux que mes amis ne nous distinguassent pas l’une de l’autre.

« J’ai attendu cette explication et j’attendrai même votre réponse pour vous parler de choses étrangères à celles-ci, mais qui sont relatives à vous et qui sont par conséquent intéressantes pour moi. »

Il est évident que M. Gramagnac n’avait pas