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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/128

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expression, elle répond parfaitement au sentiment que j’éprouve. Homme bon, soyez content, vous avez porté la joie dans mon cœur.

« J’ai reçu hier cette lettre du 6 nivôse. J’y réponds pour justifier quelques erreurs que le ton de mes lettres a dû vous donner. J’aurais pu consentir à n’être point connue de vous, mais à l’être mal, jamais.

« Je n’ai plus d’époux, j’étais bien jeune quand je le perdis. Je l’aimais, je le pleure encore. Depuis, j’ai vécu seule à la campagne, loin du monde, entourée d’amis qui me sont chers, ayant dans l’âme une piété sincère qui me fait aimer la vie comme un moyen d’en mériter une plus heureuse.

« Jadis, au milieu des plaisirs de Paris, je regrettais la nature. Elle me plaît davantage depuis que je la vois tous les jours ; vos ouvrages m’apprennent à l’aimer mieux encore. C’est en eux seulement que je dois trouver un consolateur et un ami ; comment aurais-je pu vous nommer ainsi, vous que je ne dois jamais voir et à qui je ne voulais plus écrire.

« Je sais que vous faites le bonheur d’une