Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/134

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qu’on ne peut s’empêcher de croire que cette dernière s’est dépeinte elle-même. Mrs. Clare écrit pour venir en aide à sa sœur, comme l’auteur pour secourir un ami, et, comme elle, blâme ce genre de pédante, bel esprit qui néglige ses devoirs de femme et de mère pour le plaisir de publier des romans. Elle avait certainement pris cette manière de voir dans Jean-Jacques. Elle se défend d’être de ce nombre et, toujours comme Mme Cottin, s’excuse sur ce que, dans sa vie solitaire, elle éprouve le besoin de se désennuyer en donnant carrière à son imagination, sans faire de tort à personne, lui semble-t-il.

Nous avons déjà dit que l’opinion s’est grandement modifiée à cet égard, et ceux qui ne s’y sont pas ralliés se désintéressent de plus en plus de la question, à la condition, cela va sans dire, que les femmes n’abandonnent pas leurs enfants pour leur plume. Du reste, parmi celles qui écrivent aujourd’hui, il y en a peu qui se trouvent dans ce cas. Les unes ne sont pas mariées, les autres n’ont pas d’enfants, ou bien l’âge de ces derniers permet les travaux d’esprit à leur mère, sans leur nuire. Bref, la pie bas-bleu de Gran-