Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/15

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crire la page infâme et dégoûtante qui suit un discours dont l’extravagance et l’impiété font toute l’énergie. Amélie Mansfield retombe dans ces mêmes défauts, l’héroïne est passionnée jusqu’à la fureur, le dénouement en est révoltant. Ce n’est pas peindre l’amour, c’est peindre la rage semblable à celle que les animaux féroces éprouvent dans une certaine saison de l’année. Mathilde est imitée d’autres romans[1]. Dans Elisabeth, l’esprit et les jolies phrases remplacent la sensibilité et jettent de la froideur sur l’ouvrage. »

Enfin, rien ne trouve grâce à ses yeux et voilà la pauvre Mme Cottin bien arrangée ; sa sévère critique n’y allait pas de main morte. Mais le plus amusant, ce sont les précautions par lesquelles Mme de Genlis prépare son public à accueillir le tombereau de pavés qu’elle va déverser sur la tête de l’infortunée. « Il serait fort difficile, dit-elle, de parler d’un auteur célèbre, mort depuis quelque temps et dont les partisans et amis vivent encore, si l’on manquait de droiture ou

  1. Peut-être du Génie du Christianisme, qui avait paru en 1802.