de courage, ou si l’on avait la faiblesse de craindre de ridicules interprétations et d’injustes ressentiments. On doit juger avec sévérité les ouvrages qui méritent d’être lus ; une critique réfléchie est un hommage, elle suppose une sorte de méditation qui seule est une marque d’estime et la critique même ajoute du poids aux éloges. »
Ainsi donc les romans de Mme Cottin méritent d’être lus… Sous cette plume dénigrante, ceci a sa valeur. On ne voit pas comment son blâme est une marque d’estime ; quant au courage, elle en avait certainement, car personne, à cette époque, ne partageait sa malveillance pour des livres qui enthousiasmaient les contemporains. Un semblant d’éloge arrive cependant : « Les derniers ouvrages de Mme Cottin sont infiniment supérieurs à tous ceux des romanciers français, sans en excepter ceux de Marivaux, et moins encore les ennuyeux et volumineux ouvrages de l’abbé Prévost. » Elle ne parle pas des siens, non pas tant par modestie, sentiment qui lui était inconnu, que parce qu’elle aspirait moins au titre de romancière, qu’à celui d’éducatrice, dont elle avait