Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/159

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national du Tribunal de l’Adour, avait eu pour père un médecin, qui lui-même était fils de deux générations de notaires. À ce moment, il avait trois filles dont l’aînée était âgée de neuf ans, et la future illustration du pays, Pierre-François, venait de naître. Sa femme, Catherine Cuilhé, menait l’intérieur en bonne ménagère ; sa sœur Fanny, non mariée, âgée de quarante-deux ans, douce et obligeante, devait devenir aussi la tendre amie de Mme Cottin et la confidente des divers états de son cœur. La famille était complétée, si l’on peut dire, par le précepteur des enfants, échoué dans cette situation après une vie passablement tourmentée et qui n’était autre que le philosophe Azaïs.

L’âme poétique de la jeune veuve s’enthousiasma à la vue de ces beautés de la nature, dont le souvenir s’était peut-être légèrement estompé dans sa mémoire depuis son premier voyage. Le paysage qui se déroulait sous ses yeux la remplissait de délices.

Bagnères étend sur la rive gauche de l’Adour ses maisons blanches coiffées d’ardoises, se détachant sur la verdure des jardins. Elle s’adosse aux premiers contreforts, le Bédat, le Monné,