dont la masse rocheuse est maintenant voilée d’un manteau de hêtres. Le soleil a disparu depuis longtemps derrière leurs sommets, baignant d’une ombre froide les allées Maintenon à mi-hauteur, qu’il réchauffe encore la partie opposée de la vallée. De là, le panorama s’agrandit du massif de Lhéris avec son célèbre casque de pierre.
Au fond se dresse la haute montagne, l’Arbizon, le Pic du Midi qui domine la chaîne dentelée, séparant la vallée de Lesponne, de Barèges et de Saint-Sauveur. C’est dans ses flancs hérissés de sapins, que dort le lac de Peyralade, émeraude dans une coupe de granit rose, et aussi le lac Bleu, le plus grand et le plus profond des Pyrénées. À droite, le Montaigu profile sur le ciel sa cime élancée et ses neiges presque aussi éternelles que celles du Pic.
Dans la plaine émaillée de villages groupés autour de leur clocher neuf, le camp de César sur la route de Tarbes semble en garder l’entrée, et l’horizon s’éloigne dans un lointain bleuâtre qui rappelle la mer. La vallée de Campan[1], avec ses
- ↑ Ramond, dans ses Observations sur les Pyrénées, en a fait une admirable description devenue classique.