Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/162

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ainsi qu’on en jugera, elle était dans les termes les plus confiants et les plus affectueux, malgré ses opinions voltairiennes :


« Bagnères, 25 juillet 1803.

« J’ai éprouvé un plaisir si doux et si vif à revoir mes belles montagnes, mes eaux si limpides, mes vertes et fraîches prairies, qu’il me serait impossible de ne pas vous en dire quelque chose ; l’effet que produit sur moi la vue de ce pays-ci est bizarre et, quoique toujours le même, il me surprend toujours. Aussitôt que j’aperçois ces pics mystérieux et toutes leurs beautés si multipliées et si différentes des beautés de la plaine, je me sens troublée, ravie, enjouée, je voudrais voir rouler éternellement ces torrents, monter dans toutes ces routes, voler sur toutes ces cimes, je voudrais multiplier mon être, et que la force d’aller partout répondît au désir de tout voir. Je suis accablée de mon insuffisance devant ces masses prodigieuses ; comment espérer les franchir, mon imagination le fait cent fois par jour, mais elle