Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cabanes aux toits moussus, se relève au milieu de bouquets d’arbres et de tapis de velours vert jusqu’à la ligne sombre des forêts de Hount-Blanquo. Tout au bas, l’Adour roule, en des rives calmes, les débris de rocs arrachés des hauteurs de ses sources, qu’il amène en bonds désordonnés au travers des cascades du Tourmalet et de Gripp, en conservant jusqu’à Bagnères ses allures de torrent.

Mais la promenade favorite des Bagnérais est le Bédat, dont le versant méridional se dore au printemps de touffes de narcisses jaunes, de tulipans sauvages. Suivant une tradition immémoriale, les habitants de la ville vont les cueillir le lundi de Pâques. — Peut-être les amoureux dont nous parlerons tout à l’heure, allèrent-ils, eux aussi, sacrifier à ce poétique usage.

Dans sa vive admiration de ce ravissant pays, Mme Cottin écrivait à son beau-frère André Cottin[1], qui habitait Guibeville et avec lequel,

  1. Il épousa en 1812 sa nièce, Pauline Jauge, sœur de Théodore et d’Amédée. On a de lui un livre politique intitulé : l’Esprit du siècle, paru en 1821 chez J.-G. Dentu, imprimeur-libraire.