Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/171

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Hyacinthe Azaïs, âgé alors de trente-sept ans, était né à Sorrèze dans l’Aude, au pied de la montagne Noire. Son père, musicien assez médiocre, perdit sa femme alors que l’enfant avait deux ans et demi. Il passa ses premières années au collège des Bénédictins où l’on faisait de bonnes études, en attendant celles qui se firent ensuite sous la direction du Père Lacordaire. Le jeune Azaïs s’occupa surtout de sciences naturelles et de musique. Le violon fut sa consolation jusqu’à sa dernière heure.

À seize ans, il alla rejoindre à Toulouse son père qui s’y était remarié. Leur vie de gêne et de privations lui répugna, il voulut entrer en religion ; on l’empêcha de se faire chartreux, il se borna aux Frères de la Doctrine Chrétienne. Mais il n’avait pas la vocation, un évêque lui rendit sa liberté. Son père voulut en faire un magistrat, il préféra s’en aller comme organiste à l’abbaye de Villemagne, près de Béziers. Mais, là encore, ce voisinage ecclésiastique lui déplaît, il n’a de satisfaction que dans les longues promenades aux horizons étendus, pendant lesquelles il rêve solitaire et la nature lui parle, croit-il.