Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/172

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Un jour, un châtelain du voisinage lui offre de venir donner des leçons à ses enfants, et il se transporte à Saint-Gervais. Là, Mme de Rivière, sœur du châtelain M. du Bosc, attire la confiance du jeune homme et démêle en lui une intelligence aventureuse, une sentimentalité portée à l’extrême, mais aussi une noblesse capable de refréner ses désirs. Elle fut pour lui une conseillère prudente, qu’il écouta toute sa vie.

Compromis dans la politique ainsi que M. du Bosc, il est obligé de quitter Saint-Gervais et vient à Bagnères, où il retrouve son père marié pour la troisième fois. La vue des Pyrénées l’émeut profondément. Devant la grandeur inquiétante de ce spectacle, il lui vient une explication du monde physique et moral. Après d’autres années de vicissitudes et de changements, une brochure : le Législateur de l’an V, le fait condamner à la déportation. On le cache chez un ingénieur de Tarbes, puis à l’Hôpital, et il y reste dix-huit mois dans un grenier d’où il ne sort que la nuit. Dans cette retraite, il s’abreuve aux Pères de l’Église du diX-septième siècle : Bossuet, Bourdaloue, Fénelon, François de Sales ; cet illuminisme, combiné avec