Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/182

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allez supposer peut-être que le désir de pénétrer dans les grands mystères est ce qui nous a déterminées à passer l’hiver ici ; assurément cette raison aurait dû suffire et pourtant elle n’a eu que la plus légère influence sur notre décision. Julie, comme vous le savez, descend de saint Thomas, elle ne croit que ce qu’elle touche au doigt et à l’œil ; l’homme en question ne lui paraît qu’un illuminé de beaucoup d’esprit ; parce qu’il ne lui a pas dit encore ses pensées, elle les traite de chimères. Telles belles, telles avantageuses, telles désirables qu’elles paraissent, comme elle les trouve hors de toute vraisemblance, elle les rejette avec une telle incrédulité qu’elle me traite d’extravagante pour les écouter avec l’espérance de les trouver possibles. Aussi, le désir de les connaître n’a pas pu influer sur ses plans et comme c’est elle seule qui a tenu la balance de nos destinées de cet hiver, la curiosité n’y a été pour rien et l’économie pour tout.

« Vous devez bien juger qu’avec de telles pensées dans l’esprit et de si belles montagnes sous les yeux, ce n’est qu’avec répugnance que je