Aller au contenu

Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

amis ; ce sera seulement une affection de plus qui, s’imprégnant des qualités de celui qui l’a inspirée, me donnera un goût plus vif et plus épuré pour tout ce qu’il y a de bon et de vertueux sur la terre.

« Dans les dispositions heureuses où je me trouve, il n’y aura jamais de secret pour mon frère dans mon cœur. Je me ferai au contraire un plaisir de lui donner tous les moyens de voir et de juger si l’amitié que j’accorde va au delà du mérite de celui qui l’a obtenue, et j’ose croire qu’en dépit de ses préventions, de ses défiances et de la différence des opinions, il ne trouvera pas que sa sœur a eu tort. »

Elle lui écrivait encore le 20 novembre :

« Vous avez raison, André, j’ai des moments d’exaltation extraordinaire, sur une pensée qui s’accordera avec mes plus chères pensées ; je me livrerai à l’enthousiasme avec une vivacité qu’aucune puissance ne pourra arrêter, mais je dois dire aussi que j’ai une sorte de rectitude dans l’esprit et une habitude de réflexion, qui me rendent bientôt maîtresse de ces premiers mouvements et me font apprécier avec justesse