Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/207

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le vrai mérite de l’objet qui me les a inspirés. J’ajouterai encore que mon imagination s’enflamme pour les mystères et que, quand je ne vois qu’eux, je peux tout croire, précisément parce que je ne vois rien ; mais quand vient le moment de les éclaircir et que c’est à ma raison qu’on s’adresse, il est impossible de la séduire et bien difficile de la contenter. Elle renvoie les douces et brillantes erreurs au domaine de l’imagination et ne se rend qu’à l’évidence.

« On m’explique en ce moment-ci le système dont je vous ai tant entretenu, système qui, pour être religieux, n’est pas pour cela plus chrétien, qui abat au contraire toutes les religions révélées, mais dont le but est entièrement conforme à ce que vous exigez : Il éloigne du mal, attire vers le bien, ennoblit notre être, offre au présent des consolations et plus que des espérances à l’avenir.

« C’est exactement ce qu’il vous faudrait et je suis presque sûre que non seulement il vous contenterait, mais qu’il vous contenterait plus que moi, car, je vous l’avoue, je ne me verrais arracher qu’avec douleur mes pensées chré-