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Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/227

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les marguerites émaillées qui commencent à poindre de tous côtés.

« On se hâte d’aller respirer l’air, et une vieille habitude d’hiver nous fait choisir l’heure de midi ; la chaleur est accablante, on cherche l’ombre, il n’y en a point, on étouffe, on boit de l’eau des fontaines pour se rafraîchir et il nous semble que le mois de décembre, tout surpris de l’espèce de reproche qu’on lui fait, devrait être tenté de dire au mois de juin : Mon frère n’est-ce pas de toi qu’on parle ?… »

Pendant ce temps-là, Mme de Pastoret, qui avait sans doute montré quelque sympathie lors de la première demi-confidence qui lui avait été faite, n’écrivait plus. Soit qu’à la réflexion elle se méfiât de cette aventure romanesque, soit que Mme Verdier, sachant son influence sur leur amie commune, lui eût demandé de ne pas l’encourager dans une voie qu’elle avait plusieurs raisons de redouter, le mois de mars arriva sans que la marquise ait poursuivi la correspondance. Mais les choses avaient marché, l’accord s’était fait entre l’enthousiaste et son philosophe. Cette fois c’est bien l’explosion, le lyrisme de l’amour, toujours