Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/228

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pareil chez les cœurs tendres qui ne trouvent pas de mots pour exprimer leur ivresse. L’attribuant aux mérites extraordinaires de l’être adoré, ils s’abîment devant lui en prononçant le non sum dignus de la communion divine.

Le 25, Mme Cottin lui écrivait :

« Je voudrais bien croire, madame, que votre silence n’est ni une preuve d’oubli, ni une marque que mes lettres vous fatiguent, et que par conséquent je ne suis pas indiscrète en cédant au plaisir qui m’entraîne vers vous. En attendant que vous m’en donniez l’assurance, je fais tout comme si je l’avais et je reviens a vous avec cette confiance que doit donner un attachement tel que celui que vous m’inspirez. Il me semble que j’apprécie trop bien tout ce que vous êtes pour que vous n’aimiez pas un peu une personne qui sait aussi bien vous connaître, et je ne puis me persuader que ma pensée vous soit devenue tout à fait étrangère. Quoique je comprenne pourtant que les nombreuses distractions de Paris ne vous laissent pas un moment de loisirs, laissez-moi l’espérance que vous me reverrez avec plaisir et que