Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/229

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vous écouterez avec intérêt quelques détails sur ma vie.

« Ah ! madame, qu’elle est douce et que je suis heureuse ; je vous avoue que je suis si peu accoutumée au son de ces mots-là, que, quand je les prononce, je me demande souvent si c’est bien moi qui parle, mais mon cœur les confirme et la ravissante paix où je passe tous mes instants les confirme plus encore. Je ne sais quelle Providence m’a amenée au fond des Pyrénées, m’y a fait passer un hiver entier dans la plus profonde solitude, mais assurément il y a du ciel dans cette Providence-là.

« Quel fond de bonheur on porte en soi quand on sait le découvrir et s’y plaire ! Que de trésors découlent de la seule pensée, pensée grave, élevée qu’on est si fier d’avoir pu atteindre, qui développe tant d’amour et qui lui donne un si noble objet : non, je ne pourrais vous dépeindre l’état intérieur où je me trouve, l’expression en passe mes moyens et je ne puis que répéter : je suis heureuse.

« Mais quel plus bel hymne pourrai-je adresser à celui qui m’a guidée vers cette route si