Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/23

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avis. Il trouve que les femmes aujourd’hui sont propres à tout, excellent dans tout : les rangs des amis des lettres et des beaux-arts leur sont ouverts avec empressement ». Et il loue sincèrement les œuvres de Mme Cottin. Sa biographie est d’ailleurs l’une des mieux faites, et ses appréciations sont plus intéressantes que d’autres.

« Peut-être, dit-il, ses héroïnes ont-elles trop de sensibilité, mais l’auteur fait ressortir des caractères et non des portraits de fantaisie dont les autres auteurs sont si prodigues… Ces tableaux ne peuvent être d’une femme dont le cœur n’a pas éprouvé ce qu’elle sait si bien peindre… Indulgente aux défauts des autres, elle évitait ce qui pouvait leur déplaire. Elle se trouvait bien avec des gens médiocres et ne s’apercevait même pas de sa supériorité ; si elle l’avait aperçue, elle en aurait été embarrassée. Bonne et sensible, elle parlait peu et écoutait rarement ; distraite, préoccupée, elle était toujours seule au milieu d’un cercle nombreux ; mais, dans les réunions d’amis, son regard s’animait, sa parole devenait énergique ; on