Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/233

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plus doux moments, peuvent offrir de plus doux que la piété ? En mettant de côté leurs douleurs et leurs remords, en ne s’attachant qu’à leur félicité, celle qu’elles donnent est-elle jamais pure, peut-on s’en honorer, se nourrit-elle de la satisfaction de soi-même et de l’espoir d’une récompense ? Est-ce, quand on rougit de son bonheur devant le ciel et devant les hommes, qu’on peut parler de bonheur ? Ah ! madame, ce n’est que quand on peut appeler Dieu dans son âme, qu’on aime à l’y trouver et à le prendre pour témoin du bien qu’on goûte, qu’on goûte de véritables biens.

« Mais en voilà assez, ce n’est pas à moi qu’il appartient d’expliquer par quel chemin je suis arrivée aux pensées qui m’occupent, celui-là seul qui m’en a pénétrée a le droit et le talent de les dire.

« Et mon amie partage-t-elle les mêmes sentiments que moi, n’êtes-vous pas curieuse de le savoir ? En vérité, madame, je serais presque tentée de croire que c’est ici le pays des miracles et que la Providence en réservait un à ma cousine, pour la conduire au même but que moi.