Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/234

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Figurez-vous au milieu des montagnes d’une prodigieuse hauteur, une vallée sombre et sauvage, un désert sans cabane, sans abri, un chemin étroit, un précipice affreux et au déclin du jour, loin de tout secours humain, Delphine croulant avec son cheval au fond de cet effroyable abîme. Voilà le spectacle qui a frappé les yeux de cette mère, elle a vu sa fille morte, écrasée, elle a senti le coup dans son cœur, mais Dieu était là, et comme il peut faire plus que l’homme ne peut comprendre, il a sauvé l’enfant et la mère s’est donnée à lui.

« Ma cousine se porte à merveille, madame, il n’est plus question de douleurs, de souffrances, j’ai presque oublié d’être inquiète. Nous avons eu un hiver qui n’a guère été autre chose qu’un printemps mêlé de quelques jours d’été ; deux ou trois de neige et de glace nous ont été accordés cependant, afin de nous montrer ce que la réunion du terrible et du majestueux peut offrir de sublime à l’imagination.

« Nos jeunes filles ne se sont point plaintes de leur solitude, elles ne se sont guère moins amusées et ont mieux employé leur temps. Je