Page:Arnelle - Une oubliee madame Cottin.djvu/245

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est tout elle-même en parlant du bonheur de l’amour dans l’abnégation, le sacrifice de sa personnalité à celle de l’être aimé, l’amour en un mot, dépouillé d’égoïsme et combien y en a-t-il peu ? On voit là l’ardeur généreuse de ce cœur qui « préfère aimer à être aimé ». On se demande souvent lequel des deux donne le plus de bonheur, elle résout cette question selon sa nature adorante. Cependant, ce désir ardent et timide à la fois de la réciprocité qui est au fond de tout amour véritable lui fait croire, au moins espérer, que celui qui aime avec cet entier dévouement « finit par être le plus aimé ». S’il n’en est pas toujours ainsi, malgré sa touchante assurance, tout au moins peut-on dire qu’il a la part la plus élevée. C’était celle d’Aïssé, celle de Mlle de Lespinasse, d’Adrienne Lecouvreur, de toutes les grandes amoureuses qui ont laissé le souvenir de femmes passionnées, perdues dans celui qu’elles aimaient.

Malheureusement, Mme Cottin retombe dans les formules d’Azaïs : « le bonheur se trouve toujours placé au bout de la meilleure route… le bonheur est dans la vertu… » etc. Toutes pensées