sentir, la tendre Sophie se décidait pourtant à s’en séparer au bout d’un an, se considérant comme sa fiancée et comptant le revoir sans tarder.
Avant ce départ, elle écrivait encore à son beau-frère, en mai 1804, et, à la fin de sa lettre, elle ajoutait : « Ma cousine voulait vous écrire, je ne sais si elle le pourra, elle part après-demain pour Toulouse avec Delphine, des affaires qu’elle vous expliquera l’y appellent indispensablement. Elle y passera huit jours et, de là, viendra me rejoindre à Lomné[1]. C’est une terre superbe au pied des Pyrénées, sur la route de Toulouse ; jamais les beautés de la nature en furent rassemblées avec plus de profusion que dans cet endroit de délices. Le maître est un jeune homme d’une grande naissance, d’un bon caractère et d’un esprit assez aimable ; garçon et faisant à merveille les honneurs de chez lui. S’il n’y avait que cela, peut-être mon frère trouverait-il un peu bizarre que je fusse m’enfermer en tête à tête avec lui, dans cette belle solitude, mais il a auprès de lui une de
- ↑ Propriété du baron de Cardaillac.